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  • 05/04/2022

  • 05/04/2022

Message du Supérieur général à la Congrégation à l’occasion de la Semaine Sainte 2022

LE CŒUR TRANSPERCÉ DE DIEU

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Chers Frères, chères Sœurs,

Dans quelques jours nous entrerons dans la Semaine Sainte. Nous ferons mémoire de la semaine qui a donné le salut à l’humanité, le salut du monde. Mais aujourd’hui où en sommes-nous dans l’annonce de la libération donnée par Jésus-Christ ? Alors que je rédige ces quelques lignes, le monde est toujours secoué par des convulsions terribles. Les massacres se poursuivent dans le Nord-Kivu touchant des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui ne demandent qu’à vivre dans la paix. En Ukraine, à Boutcha des centaines de civils ont été exécutés sauvagement, des femmes ont été violées. Des millions de personne ont dû quitter leur pays, chassées par les bombardements aveugles. Ailleurs, les migrants sont jetés sur les routes par la misère et la répression politique qui sévissent dans leurs pays : Soudan, Erythrée, Lybie, Syrie, etc.

Malgré toutes ces horreurs, il est urgent d’affirmer que Dieu seul nous donne la paix et la justice. Sans lui, les efforts que nous déploierons ne pourront donner que des résultats éphémères. La paix durable et juste ne se trouve qu’avec et par Dieu.

Dieu souffre avec l’homme. Son cœur, comme le cœur de Jésus sur la Croix touché par la lance du centurion, est transpercé par la douleur de l’homme. Dieu n’est pas impassible, il est atteint par la souffrance que ses enfants subissent. Il est solidaire de nos peines, de nos cris, de nos larmes. Il est là présent au cœur de notre détresse et il crie avec nous. Quand l’homme est atteint dans sa dignité, dans son intégrité, c’est Dieu qui est bafoué.

Le pape François a dit lors du retour de son voyage à Malte que « nous n’apprenons pas, que nous aimons les guerres et l’esprit de Caïn ». Il est urgent de montrer que la Révélation apportée en Jésus nous ouvre un nouveau chemin, celui de la paix et de la réconciliation.

Dans nos communautés, il est parfois des discussions qui illustrent des divergences de fond sur l’interprétation des événements du monde. Cela est normal de débattre, mais on ne peut pas accepter de minimiser la souffrance des hommes. Il n’y a pas de guerres justes.

Nous avons un devoir de réconciliation : « Heureux les artisans de paix car ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 9). N’ajoutons rien à la souffrance de Dieu par nos comportements et nos jugements. Nos communautés ont pour vocation d’être prophétiques, c’est-à-dire qu’elles ont pour mission d’annoncer au monde que la paix est possible et que celle-ci se construit dans le respect de chacun. Être artisans de paix, c’est contribuer à l’œuvre de salut et de rédemption de Dieu. C’est, ici et maintenant, travailler pour l’unité et la réconciliation. Avec Isaïe, nous disons que Dieu : « sera juge entre les nations et l’arbitre de peuples nombreux. De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre. » (Is 2, 4)

Pâques approche, notre libération et notre salut. Jésus est passé par la Croix et la Passion. Il a donné sa vie pour la paix et la justice. Nous devenons fils de Dieu dans la mesure où nous sommes associés à ce don généreux du Christ. Soyons des artisans de paix, des hommes solidaires de toutes les détresses humaines car nous savons que la mort n’aura pas le dernier mot. Pâques est proche !

English : https://docs.google.com/document/d/1ba7YoD98NYf2ZQU9jW2x3-9QduiVmqwH/edit?usp=sharing&ouid=106743109013930140624&rtpof=true&sd=true

Español : https://docs.google.com/document/d/179VqZufVCEIjuESrA4_WP0wsNQSG8dZB/edit?usp=sharing&ouid=106743109013930140624&rtpof=true&sd=true

Père Benoît Grière, Supérieur Général