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  • 20/11/2023

  • 20/11/2023

Célébration du Dies Natalis du P. d’Alzon en famille de l’Assomption

Rome, le 19 novembre 2023

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Nos sœurs d’Italie -Religieuses, Oblates, Petites sœurs et Orantes- ont répondu à notre appel de vivre ensemble le Dies Natalis du P. d’Alzon, avec un peu d’avance, pour permettre une rencontre dominicale. Nous étions donc une quarantaine en ce jour, à la Maison Généralice, pour écouter le Postulateur général, le P. Vincent Leclercq, nous parler de la sainteté du P. d’Alzon et de son appel à notre propre sainteté ; pour célébrer ensemble l’eucharistie ; et pour partager un temps de fête et de convivialité.

Retrouver ici quelques photos de la journée

…et, ci-dessous, l’homélie du Supérieur Général, le P. Ngoa Ya Tshihemba, à cette occasion :

« Ce 19 novembre du 33ème dimanche du Temps Ordinaire nous sommes réunis, c’est vrai, pour célébrer le jour du Seigneur. Mais, comme vous le savez, c’est aussi et surtout pour faire mémoire d’un homme, d’un fondateur, d’un père spirituel : le père Emmanuel d’Alzon. C’est donc dans cette joie que nous sommes rassemblés.

Nous avons voulu célébrer ce jour en famille, comme vous le constatez, et je crois que c’est très significatif. Les lectures d’aujourd’hui nous donnent directement un thème pour notre méditation. Nous pouvons, en effet, facilement imaginer ces paroles en train d’être dites au père d’Alzon par le Seigneur qu’il servit toute sa vie : « Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur. » C’est parce que nous croyons que le père d’Alzon était un serviteur, bon et fidèle, que nous prions afin que l’Église reconnaisse sa sainteté.

Je lisais récemment un document dans lequel on mentionne que 30 000 personnes avaient participé à ses obsèques. C’est impressionnant. Nous pouvons d’ailleurs présenter cela comme miracle pour sa canonisation : 30 000 personnes ne peuvent pas sortir de leur maison pour rien. Dans un message du Père François Piccard destinée au père Galabert on comprend pourquoi ce grand nombre : « Votre lettre n’a pas trouvé notre Père vivant ; il a rendu à Dieu sa belle âme dans la pleine connaissance de lui-même et l’abandon absolu à celui qu’il avait aimé et fait aimer. Sa tendresse envers la sainte Vierge avait encore grandi, et cette Mère a veillé sur ses derniers instants d’une manière visible. Il n’y avait qu’un cri au milieu des larmes : « c’était vraiment la mort d’un saint ». Plus de divisions dans la ville ; la consternation universelle, une sorte de stupeur régnait partout ». Oui, une trêve observée pour honorer la mémoire et la vie d’un saint homme.

Des coïncidences curieuses entourent les derniers moments de sa vie : vous savez que c’était un dimanche (le 21 novembre de 1880. Le jour du Seigneur et la fête de la Présentation de la vierge Marie au temple). Et pendant que ceux qui étaient autour de lui priaient le rosaire, les dernières paroles du père d’Alzon étaient : « Mon Jésus, je vous aime ! » Il faut noter que c’est au même moment qu’ils venaient juste de finir les 10 Ave Maria du mystère de l’Assomption (parmi les mystères glorieux). Et comme c’était à midi, les cloches avaient sonnés pour la prière de l’Angelus. Quelles coïncidences !

Vous vous rappelez, bien sûr, la question que lui a posée le père Picard un peu avant : Auriez-vous, mon père, à exprimer quelques désirs ? Sa réponse était claire et nette : « Je ne désire que le ciel ». Je me permets d’imaginer que la volée de cloches au moment de sa mort, voulait certainement célébrer la rencontre du père d’Alzon avec son Maitre. Et j’imagine son Maitre en train de lui dire les paroles de l’Evangile d’aujourd’hui : « Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, entre dans la joie de ton Seigneur. »

Quel est ton désir le plus profond ? Je ne sais pas ce que serait ma réponse si cette question m’était adressée. Au début de chaque année, comme maitre des novices aux Philippines, je posais cette question aux novices. Elle était formulée autrement bien sûr, mais l’idée était la même. Les réponses que je recevais étaient toujours orientées vers ce que certains appellent, les choses d’ici-bas : la fin de la guerre, la fin de la pauvreté, devenir ceci ou cela.

Mes chers frères et sœurs, avoir un désir c’est une chose, mais y rester fidèle jusqu’au bout en est une autre. Or, celui que nous célébrons aujourd’hui, le père Emmanuel d’Alzon, est un homme, un fondateur, un père spirituel qui a su maintenir les yeux fixés sur son objectif, malgré les aléas de la vie.

Dans la deuxième lecture d’aujourd’hui, saint Paul prévient les Thessaloniciens à propos du jour du Seigneur. « Mais vous, frères, comme vous n’êtes pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur. En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ». Oui, le père d’Alzon n’était pas dans les ténèbres Et ceux qui étaient autour de lui s’étonnaient de le voir serein. Le frère Philippe Pesant, en parlant de la situation du père d’Alzon écrivait ceci au père Paul Bador :

« Quel contraste entre sa position et la nôtre. Tandis que nous sommes ployés dans la douleur et la tristesse, ce bon père conserve un calme et une sérénité admirables ; il nous reçoit toujours le sourire sur les lèvres, et si sa parole ne peut pas se faire entendre, son regard du moins montre assez combien il est heureux de mourir ». (Pierre TOUVENERAUD, l’humble grandeur de la mort du P. d’Alzon, p.39)

Oui, pourquoi ne pas être heureux de mourir alors qu’Emmanuel d’Alzon savait que cette mort était plutôt une porte qui inaugurait sa rencontre tant attendue avec son Seigneur. Quel était le secret du père d’Azon pour finir sa course sereinement et sous l’admiration de tous ? Il semble que celui-ci résidait dans son désir, celui du ciel, qui était devenu sa prière de chaque jour, son Combat, sa vie et sa mission : « Que ton Règne Vienne ».

Rassemblés aujourd’hui pour faire mémoire de ce grand homme de Dieu, demandons, nous aussi, cette même grâce. Pour que notre désir, le plus profond, devienne notre prière, comme nous le demande également notre patriarche saint Augustin.

C’est un jour de fête pour nous tous, religieux, religieuses et laïcs de l’Alliance dans la grande famille de l’Assomption. Je termine cette petite méditation en renouvelant l’exhortation du 34e chapitre général qui nous demande de continuer de prier pour la béatification de notre fondateur le père Emmanuel d’Alzon. En le faisant cela pourra nous stimuler à travailler pour notre sainteté.

La béatification du père d’Alzon sera pour nous l’occasion d’offrir à toute l’Eglise un guide spirituel, un défenseur des « droits de Dieu » dans ce monde qui prétend se construire sans Dieu. Peut-être que nous n’avons pas tous reçu les mêmes dons pour le faire. Peu importe combien de talents nous avons reçu. Certains deux, d’autres cinq ou un seul. Mais la parabole des talents nous invite tous à la gratitude.

Nous sommes de héritiers d’une spiritualité, d’un charisme, d’un fondateur. Et pour cela nous rendons grâce à Dieu. Mais aussi cette même parabole nous invite à la fécondité. Nous faisons mémoire aujourd’hui d’un bel exemple de gratitude et de fécondité.

Si j’ai décidé de revenir sur certains faits autour de la mort du père d’Alzon, c’est afin de réveiller en nous le désir de nous mobiliser, encore plus, pour la cause de la béatification de notre fondateur.

Que Dieu nous garde dans son amour et nous donne la grâce de la fidélité et de la fécondité. Amen. »